Véritable institution chez les élèves, le diplôme national du brevet (DNB) est un rite de passage que chaque collégien doit réussir en fin de 3ème.
L’objectif est d’évaluer le niveau de compétences et de connaissances des années collèges à travers une série d’épreuves. Malgré des projets de réformes, l’obtention ou non de ce diplôme ne conditionne pas le passage en Seconde ou l’orientation scolaire de l’élève.
Diplôme national du brevet (DNB) : c’est quoi ?
Le brevet des collèges ou diplôme national du brevet (DNB) est un diplôme sanctionnant les compétences acquises au terme du collège.
Une annonce du ministre Anne Genetet en novembre 2024 aura un impact sur les sessions 2025, 2026 et 2027. Dans les grandes lignes, ces changements concernent les points suivants :
- La séparation des notes de l’enseignement moral et civique et de l’histoire-géographie,
- La mise en place de la mention « très bien avec félicitations du jury »,
- Les épreuves finales comptent pour 60 % de la note globale contre 50 % auparavant,
- Le brevet deviendra obligatoire pour entrer en Seconde.
Certaines réformes prévues pour l’année scolaire 2024-2025 ont été reportées. Pourtant, le gouvernement Barnier et le ministère de l’Education tablaient sur un « brevet » qui constitue un examen d’entrée au lycée.
Brève histoire du DNB
Considéré comme un rite initiatique dans le parcours scolaire, ce diplôme a été créé en 1947.
A l’époque, on l’appelait encore « brevet d’études du premier cycle du second degré » (BEPC). Le nouveau diplôme remplaçait alors le brevet élémentaire, un atout indispensable pour occuper des postes administratifs de base.
En 1959, la réforme du système scolaire le remplace par le brevet d’études générales.
Les élèves devaient passer l’examen au sortir des collèges d’enseignement général (CEG). Ceux qui suivirent un cycle d’enseignement général plus long intégrèrent les lycées modernes techniques ou classiques. Leur parcours était sanctionné par le brevet d’enseignement général, en plus du BEPC.
A l’origine, les collégiens obtenaient le BEPC sur la base de contrôle continu, avant son remplacement en 1980 par le diplôme national du brevet des collèges.
L’entrée en vigueur du DNB en 1986
Il faut attendre l’année scolaire 1985-1986 pour voir la première session de ce nouveau diplôme. Les élèves font face à plusieurs épreuves au cours d’un examen. L’obtention du brevet dépend de la réussite à cet examen et des notes cumulées en classe de troisième.
Le DNB tel qu’il est aujourd’hui ne fut instauré officiellement qu’en 1988. L’Education Nationale définit son objectif comme l’évaluation des connaissances et des compétences acquises pour conclure le collège.
L’examen est entièrement écrit et les sujets sont identiques pour tous les établissements du territoire.
Le brevet des collèges a connu de nombreux ajustements en 35 ans d’histoire.
En 2005 par exemple, la loi d’orientation pour l’avenir de l’école stipule l’intégration des notes en EPS (éducation physique et sportive) et dans d’autres enseignements suivis par l’élève dans l’obtention de ce diplôme.
Les élèves se voient aussi attribuer une note de vie scolaire.
Celle-ci correspond à son assiduité et son comportement et à sa participation aux activités proposées par l’établissement.
En 2010, l’épreuve orale entre officiellement dans l’examen à travers l’histoire de l’art. Notons aussi la réduction des séries à deux depuis 2012. Il n’existe plus que la professionnelle et générale.
En 2013, la note de vie scolaire, vivement critiquée, est supprimée. Par ailleurs, la session 2017 voit l’apparition d’une nouvelle formule avec deux épreuves : écrites et orales.
L’objectif du DNB
L’article L-332-6 du code de l’éducation stipule que le diplôme « atteste la maîtrise du socle commun de connaissances, de compétences et de culture » dans les conditions fixées par décret.
L’obtention du brevet constitue un événement mémorable dans le parcours scolaire des élèves. Pour ces derniers, il s’agit du premier diplôme officiel de leur parcours.
Il est sujet à des débats ces dernières années : on s’interroge en effet beaucoup sur sa pertinence.
Un rapport parlementaire de 2010 stipule par exemple que les méthodes d’évaluation sont désuètes. De leur côté, les syndicats d’enseignants le considèrent comme important pour les élèves.
En effet, plusieurs études soutiennent que l’absence de diplôme constitue un frein à l’accès à l’emploi, y compris le brevet.
Quelles sont les épreuves du brevet des collèges ?
A partir de la session 2018, les épreuves du DNB passent de trois à cinq, à savoir :
- Français,
- Mathématiques,
- Histoire-géographie et enseignement moral et civique,
- Sciences,
- Oral.
Pour le français, l’examen évalue les compétences linguistiques de l’élève à partir d’un extrait littéraire ou d’une image. Il est amené aussi à faire des exercices de rédaction et de dictée.
L’épreuve de mathématiques est composée d’exercices d’algorithme, de schémas et de tableaux. L’histoire et la géographie portent généralement sur une analyse de documents.
Concernant les sciences, le candidat choisit entre trois disciplines : le SVT (science de la vie et de la terre), la physique chimie et la technologie.
Quels sont les critères d’évaluation du DNB ?
Bien qu’il s’agisse du premier examen national, le passage du brevet ne constitue pas toujours un réel défi pour les collégiens. Pour cause, il faut un minimum de 400 points sur les 800 attendus pour obtenir le diplôme.
Mais de nombreux élèves ont déjà cumulé en cours d’année les 400 points requis dans le cadre du contrôle continu.
Le contrôle continu
La moitié de cette note, c’est-à-dire 400 points, est attribuée par les professeurs lors du dernier conseil de classe en troisième.
Pour les 8 compétences du socle commun, l’attribution des notes s’effectue ainsi :
- 10 équivaut à une insuffisance,
- 25 équivaut à un niveau fragile,
- 40 pour satisfaisante,
- 50 équivaut à une bonne maîtrise.
Notons que les professeurs s’appuient sur les notes durant l’année scolaire. Si un élève obtient 50 points pour chacune des 8 compétences, il est déjà assuré d’obtenir son brevet sans passer l’examen.
Les épreuves finales
L’examen du brevet compte aussi 400 points. Le français et les maths valent 100 points chacun. L’histoire-géographie et les sciences valent 50 points chacun.
Concernant l’épreuve orale, celle-ci porte sur l’histoire des arts. L’élève met ici à profit ses compétences en expression orale pour 100 points.
Il faut avoir au moins 480 points pour avoir la mention « assez bien ». Au-delà de 560, le collégien obtient une mention « bien ». A partir de 640, on lui attribue la mention « très bien ».
Pourquoi le diplôme national du brevet est-il important ?
Le DNB constitue une certification officielle qui valide les compétences acquises au collège par l’élève. Le diplôme représente ainsi un atout pour s’insérer, réussir le lycée et sert même à trouver un emploi.
Ou plutôt, à l’inverse : les études prouvent qu’une personne n’ayant pas eu le brevet (ni le bac) aura une insertion professionnelle plus compliquée qu’une personne diplômée.
Par ailleurs, les élèves ont l’occasion d’évaluer leurs capacités et d’approfondir leurs connaissances pendant cet examen.
Le brevet, le premier examen national
Il permet à l’élève de faire son premier pas dans les examens nationaux. Il mobilise des compétences comme la gestion de stress, la gestion du planning des révisions ou encore la préparation de l’examen oral.
Ces conditions sous pression constituent déjà une préparation pour le bac et les autres concours pour les études supérieures.
Le brevet représente aussi un bon indicateur du niveau scolaire du candidat. Un diplôme obtenu de justesse signifie qu’il faut fournir plus d’effort en Seconde. Pour ceux qui ont échoué, il faut peut-être revoir le choix de la Seconde générale comme orientation.
Une future condition pour passer en Seconde
Depuis plusieurs années, obtenir le brevet et passer en Seconde ne sont pas interdépendants. Un élève peut ainsi entrer au lycée si sa moyenne générale le permet.
Notons aussi que l’avis du conseil de classe est déterminant quant à la poursuite des études au lycée ou l’entrée dans un centre de formation. Par conséquent, il est possible de décrocher son bac général ou professionnel sans être titulaire d’un DNB.
Néanmoins, cela pourrait changer à la suite de la présentation de nouvelles mesures par la ministre de l’Education Nationale en novembre 2024. Elles stipulent l’obligation d’avoir le brevet pour entrer en Seconde. Cette mesure pourrait entrer en vigueur à partir de 2027.
L’obtention d’une bourse
La pression autour de l’obtention du DNB est moins forte pour les élèves les plus doués. Cela n’empêche pas la majorité de réussir avec un taux de réussite de 87,5% en 2022.
Les meilleurs d’entre eux décrochent même une bourse à leur entrée au lycée. Ils touchent entre 402 € et 1002 € par an.
L’incidence sur l’orientation
Le conseil de classe en troisième se déroule indépendamment du brevet pour le moment. Se tenant en mai ou en juin, le conseil décide si l’élève peut entrer en Seconde générale, professionnelle ou technologique.
La décision repose sur les notes obtenues en 4ème et en 3ème. L’orientation dépend donc du profil de l’élève et non de la validation du brevet.
Le brevet des collèges est souvent minimisé par les collégiens. Pourtant, l’obtention de ce diplôme constitue un bel encouragement pour poursuivre ses études. De plus, la situation pourrait changer dans les prochaines années, notamment avec l’obtention du brevet pour passer en Seconde.
